Le deuxième passage de la chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) a eu lieu du 07 au 10 juillet 2021 sur toute l’étendue du territoire national. Depuis 2018, la CPS est couplée au dépistage de la malnutrition aiguë. La CPS consiste à administrer des cycles de traitement mensuels d’une combinaison de médicaments antipaludiques. Le but étant de maintenir des concentrations thérapeutiques de ces médicaments dans le sang pendant toute la période de haute transmission afin d’éviter l’apparition de la maladie chez les enfants de 3 à 59 mois.
Sa mise en œuvre s’est faite sous forme de campagnes de masse avec les distributeurs et superviseurs. Pour ce faire, des équipes de supervisions ont été constituées au niveau des districts et appuyées par les niveaux régional et central pour s’assurer du bon déroulement des activités de la CPS.
Les directives de supervision ont consisté à vérifier les aspects essentiels par domaine lors des sorties de supervision pendant la campagne de chimio-prévention du paludisme saisonnier (CPS) couplée au dépistage de la malnutrition aiguë (MA) selon les niveaux.
L’objectif poursuivi à travers cette supervision c’est de pouvoir observer, orienter, aider et encourager le personnel médical et les volontaires, afin d’améliorer leurs performances dans la mise en œuvre de cette intervention à haut impact dans la lutte contre le paludisme.
Concernant la région du Centre-Ouest, une des équipes du niveau central relevant du Programme National de lutte contre le Paludisme s’est rendue dans les districts sanitaires de Sabou et de Tenado. Les équipes cadres des districts de Sabou et Ténado et les agents des CSPS de Goumogo, Moukouan, de Lia et Zamo ainsi que quelques uns des volontaires ont été les cibles. La supervision a consisté à se rassurer de la bonne exécution de la micro planification à travers l’implication des leaders d’opinion par le biais d’un plaidoyer ; l’élaboration de programme de supervision et son effectivité ; la prise en compte des mesures prises pour la prévention de la COVID-19 dans la mise en œuvre de la CPS ; l’effectivité de la formation des superviseurs et la disponibilité d’un rapport, l’effectivité de l’administration des produits aux cibles et la mise en œuvre de la communication interpersonnelle basée sur les techniques d’administration des médicaments aux enfants éligibles, la sensibilisation des mères/tutrices d’enfant pour le respect des doses à J2 et J3, les conduites à tenir en cas d’effets secondaires.
Bamogo Alizètou a 38 ans, elle est du village de Lia dans la commune rurale de Tenado. Elle est mère de deux enfants. Elle nous confie : « Les 3 premiers mois de mon dernier fils ont été un calvaire. Il était fréquemment malade et faisait des crises de paludisme. Je faisais des va-et-vient pour des consultations au dispensaire. Mais depuis qu’il a commencé à prendre le médicament pendant la CPS et à dormir sous la moustiquaire, je ne me souviens plus de quand est ce qu’il a souffert du paludisme. Aussi, je dirais cette campagne est très importante pour la santé de nos enfants ».
De façon globale, on note une campagne assez réussie, nonobstant quelques difficultés qui ont été palliées par des recommandations.
En rappel, le paludisme reste l’une des principales causes de morbidité et de mortalité chez les jeunes enfants. Notamment ceux âgés de 3 à 59 mois. La CPS est l’une des interventions de lutte contre cette maladie. Elle est mise en œuvre depuis 2014 et a permis de protéger des millions d’enfants du paludisme pendant la période de forte transmission qu’est la saison des pluies.
Les prochains passages sont planifiés pour du 5 au 8 août pour le 2èm passage, du 3 au 6 septembre pour le 3èm passage et du 2 au 5 octobre 2021 pour le 4è passage.